Lamontagne, M., 1991. Les tremblements de terre au Québec Collection Environnement et Géologie, Volume 12, Bouchard, M.A., Bérard, J. et Delisle, C.E., eds. Association professionnelle des géologues et géophysiciens du Québec
L'étude des séismes, même faibles, permet de mieux délimiter les zones les plus séismiquement actives et d'esquisser grossièrement les relations qu'ils entretiennent avec les failles ou des caractéristiques géophysiques. Tout récemment, un modèle géologique a été proposé afin d'expliquer la localisation des séismes d'importance qu'a connu le Québec depuis les débuts de la colonisation (1663, 1791, 1860, 1870, 1925, dans Charlevoix-Kamouraska, 1732 à Montréal, 1935 au Témiscamingue, 1988 au Saguenay). D'après ce modèle, la majorité d'entre eux se seraient produits le long des failles du système de paléo-rift du Saint-Laurent, ce qui comprend les vallées de l'Outaouais et du Saguenay.
Quoiqu'attrayant, ce modèle préliminaire n'en demeure pas moins incertain pour la localisation des séismes à venir (quant au moment où ils se produiront, cela ne peut absolument pas être déterminé). La période d'observation limitée des séismes au Québec nous amène à la prudence; les tremblements de terre pourraient bien se produire à des endroits insoupçonnés d'après les données historiques. Les séismologues se doivent donc d'étudier chaque nouveau séisme du mieux qu'ils peuvent, conscients que chaque nouvel événement améliore notre compréhension de ce genre de phénomènes.
Dans cet ordre d'idées, les dernières 5 années ont été chargées d'enseignements pour la CGC. Nous avons eu la chance d'étudier plusieurs séismes d'importance (séismes de la Nahanni de 1985, séisme du Saguenay de 1988, séisme de l'Ungava de 1989). Chacun de ces événements, par son environnement géologique et ses conséquences (glissements de terrain, accélérations fortes, dommages à des édifices, décrochements de surface) a bien illustré la complexité et la diversité des tremblements de terre intra-plaques et la prudence à démontrer dans leur interprétation. De plus, leur analyse permet de mettre en évidence la dépendance des zones de dommages par rapport aux conditions de sols existantes. Ainsi, à distance égale d'un épicentre, les zones à dépôts meubles importants pourraient subir plus de dommages que les zones à substratum rocheux.
Puisque les tremblements de terre représentent aussi des événements sociaux, ils auront aussi permis à la CGC d'améliorer considérablement la collaboration avec les organismes d'urgence et ses communications post-séismes destinées aux médias et au public.